Ecrit par : Gary-Alban MARAVILHA, Juriste, Avocats Picovschi
Lorsqu'une société n'est pas encore créée, il est fréquent que le futur dirigeant, effectue un certain nombre d'actes pour le compte de la société mais à son nom. Une fois la société immatriculée, elle reprend les différents actes à son nom. Toutefois cela ne désengage pas le dirigeant. C'est ce qu'à démontrer la Cour d'appel de Paris dans un arrêt concernant un bail commercial signé par le dirigeant en son nom et celui de la société en formation.
Les faits de l'arrêt
Dans l'arrêt en question, une personne a signé un bail commercial avec un SCI pour une durée de 9 ans et 15 jours. Ce bail a été signé par le dirigeant pour le compte de la société en formation mais aussi pour son propre compte.Suite à des litiges entre le locataire et le bailleur, le locataire a assigné le bailleur afin d'obtenir « les quittances de loyers » ainsi que d'autres justificatifs portant sur les charges à payer. Le bailleur a, quant à lui, fait une demande reconventionnelle en paiement des loyers impayés. Le bailleur souhaitait également que le dirigeant et sa société soient tenus responsables in solidum du paiement des arriérés de loyers.
La décision de la Cour d'appel de PARIS
La Cour d'appel de Paris a jugé que, le dirigeant ayant signé le bail commercial pour le compte de la société en formation mais aussi pour son propre compte devait être considéré comme copreneur du bail et qu'en cela il devait payer les loyers au même titre que sa société.Par conséquent, même si le contrat de bail avait été repris par la société après sa formation et que le bailleur avait produit tous les avis d'échéance de loyer au nom de la société (et pas au nom du dirigeant) ; cela n'entrainait pas novation du contrat et ne signifiait donc pas que le bailleur avait renoncé à « se prévaloir de l'engagement du dirigeant ». Ainsi, la Cour d'appel a considéré que le dirigeant était lui aussi tenu de payer les loyers si sa société ne le faisait pas. Dès lors, la Cour a condamné le dirigeant au paiement des loyers arriérés.
Il en résulte que le bailleur était en droit d'agir contre la société mais aussi contre le dirigeant. En effet, en signant également pour son compte le bail, le dirigeant s'était engagé.
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Par ailleurs, le preneur devait payer une provision pour charges d'eau de 30 euros par mois. Toutefois, le bailleur n'avait pas justifié les montants facturés alors qu'il devait fournir des justificatifs. De ce fait, le bailleur a engagé sa responsabilité contractuelle. Par conséquent, le bailleur a été condamné à verser une somme au preneur en tant que dommages et intérêts.
Le rôle de l'avocat à Paris
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