Ecrit par : Avocats Picovschi
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En tant que particulier, ou lorsque vous représentez une personne morale, vous devez nécessairement souscrire à une assurance dommages-ouvrage avant de faire réaliser des travaux sur votre bien immobilier. Bien qu’obligatoire, vous ignorez sûrement que cette dernière vous permet également de bénéficier d’une extension du délai maximum pour demander l’application de la garantie décennale, vous protégeant en cas d’éventuelles déconvenues sur votre bien immobilier. Comment faire appliquer ce délai ? Et quel effet a-t-il exactement sur votre situation ? Avocats Picovschi vous vient en aide.
La confirmation jurisprudentielle du délai supplémentaire pour agir
Cette articulation entre garantie décennale et garantie dommage-ouvrage est en effet à l’origine de l’extension du délai de prescription classique de 10 ans.
Étendu dans certains cas à 12 ans, ce délai vous sera utile en cas de découverte tardive des vices et malfaçons portant sur votre bien immobilier.
Il vous faut comprendre, dans un premier temps, ce qui distingue la garantie décennale de la garantie dommage ouvrage.
La garantie décennale impose au constructeur de réparer les dommages survenus au cours des 10 années suivant la réception du bien immobilier et qui, soit compromettent la solidité de l'ouvrage construit, soit le rende impropre à sa destination. La garantie issue de l’assurance dommages-ouvrage permet, elle, de procéder aux remboursements ou à l'exécution de toutes les réparations faisant l'objet de la garantie décennale en cas de sinistre, et ce par l’assureur, sans attendre nécessairement que n'intervienne une décision de justice.
Ces deux systèmes étant intimement liés, ils permettent ainsi un cumul de délais. Un tel mécanisme, issue de la combinaison entre garantie décennale et garantie dommage ouvrage est, bien que peu populaire, relativement ancien. Il résulte qui plus ait, de l’application de l’article L. 114-1 du Code des assurances.
D’après les faits d’espèce de l’arrêt de la Cour de cassation, rendu le 19 mai 2016, le propriétaire avait découvert un défaut dans l'installation d'assainissement alors que près de dix ans s'étaient écoulés depuis la réception des travaux. Suite à la saisine de l’expert, afin de déterminer l'origine du défaut, le délai d'épreuve de dix ans avait expiré et l'assureur dommages-ouvrage avait par conséquent refusé de mobiliser sa garantie.
La Cour de cassation a, dès lors, rappelé que le sinistre était apparu dans le délai de dix ans et que l'assuré disposait, au titre de l’assurance dommages ouvrage, d’un délai de deux ans pour demander à l'assureur de faire jouer sa garantie depuis la découverte des désordres. Ce texte lui a alors permis de saisir la justice l’assureur refusant de couvrir la réparation des dommages.
Il est ainsi reconnu, de jurisprudence constante, que le maître d'ouvrage, bénéficiaire d'une assurance dommages-ouvrage, dispose d'un délai de deux ans à compter de la connaissance des désordres survenus dans les dix ans qui ont suivi la réception des travaux, pour effectuer la déclaration de sinistre à son assureur. En totalité, il bénéficie alors d’un délai maximum de douze ans, délai que pourra revendiquer l’avocat en charge de votre affaire en matière immobilière.
Quel bénéfice une telle extension du délai a-t-elle sur votre situation ?
Si la découverte des vices inhérents à votre bien n’a eu lieu que très tardivement, l’expiration du délai pour invoquer la garantie décennale approche dangereusement. Grâce à la reconnaissance de cette extension du délai pour agir vous pouvez désormais être serein quant à la question de savoir si vous serez dans les temps pour formuler votre demande.
Incontestablement en faveur de la personne qui missionne une entreprise pour réaliser de tels travaux sur son bien, l’application de cette mesure pourra être diligentée par l’avocat en droit de la construction. Comme vu dans les faits d’espèce, le délai accordé pour réclamer à l’assureur l’indemnisation des effets et les travaux nécessaires pour résoudre les désordres, peut faire obstacle à vos demandes en réparation tardive. Il est ainsi fortement recommandé de vous adresser à un professionnel du droit immobilier maîtrisant non seulement les textes de loi, mais également les jurisprudences récentes en matière de construction. Dans un tel cas, votre conseil en droit immobilier ne pourra ignorer l’avantage dont vous bénéficiez quant au caractère extensif de la garantie décennale.
Ce dernier, en toute connaissance de cause, peut alors tirer parti de cette marge de manœuvre supplémentaire afin de défendre vos intérêts.
Doté d’une expérience de près de 30 ans en la matière et au fait des dernières évolutions jurisprudentielles sur les différents aspects du droit immobilier et de la construction, AVOCATS PICOVSCHI est, par conséquent, un allié de choix dans la défense de vos intérêts.
Source : www.batiactu.com ; Construction : La garantie décennale peut être prolongée à douze ans ; Par Carine Lauga, le 22/06/2016