Ecrit par : Audrey OLLIVRY, Juriste, Avocats Picovschi
SOMMAIRE
Les façades d’immeuble sont les premières exposées aux intempéries, elles sont aussi victimes des incivilités telles que les graffitis. La loi impose que les façades d’immeuble soient bien entretenues et ce qu’elles soient en copropriété ou non. Cependant, elle n’impose pas un délai d’exécution, il est normalement spécifié par un arrêté préfectoral, par exemple pour la ville de Paris, ces travaux doivent intervenir au moins tous les 10 ans. Lorsque ces travaux sont décidés par l’unique propriétaire cela ne posera pas de problème, mais si le ravalement de façade intervient sur un immeuble en copropriété les règles ne seront pas les mêmes. Ces travaux peuvent aussi intervenir dans un autre but que la préservation du patrimoine ou l’embellissement de l’immeuble ainsi parfois ils sont indispensables lorsque cela touche la solidité de l’ouvrage. Ainsi, il est possible de se demander quelles sont les modalités afin de pouvoir entamer de tels travaux lorsque l’accord des copropriétaires est nécessaire ? De plus il faut se questionner sur les conséquences d’un ravalement de façade sur le constructeur ?
L’action des copropriétaires
- Les recours collectifs :L’action en justice peut être ouverte par le syndicat, il agit dans l’intérêt de la copropriété. Ainsi, c’est le syndic qui représente cette personne morale au cours du procès. Cependant, il faut préciser que l’obtention de l’autorisation par l’assemblée générale n’est pas indispensable dans toutes les situations. L’action ouverte peut être contre les contractants tels que les constructeurs. En effet, si ce dernier réalise une faute dans l’exécution d’un contrat d’entretien il met en jeu sa responsabilité.
- Les recours individuels :
Un copropriétaire seul peut agir en justice. En effet, il peut agir afin de protéger les intérêts des parties communes cependant si l’auteur du trouble est un tiers, la jurisprudence exige que le copropriétaire qui agit ait subi un préjudice personnel. Par conséquent, lorsque les travaux de ravalement de façade ne seront pas réalisés dans les règles de l’art il lui sera possible d’ouvrir un recours afin d’obtenir la réparation du préjudice subi.
Responsabilité du constructeur : malfaçons dans les travaux de ravalement de façade
Après la réalisation de travaux de ravalement de façade, des dommages peuvent survenir, ou bien des fautes peuvent être constatées dans l’exécution du contrat. Cependant, l’ensemble de ces préjudices ne permet pas d’engager la responsabilité décennale du constructeur. En effet, pour pouvoir rechercher la responsabilité décennale d’un constructeur il faut que les dommages portent sur un ouvrage défini selon l’article 1792 du Code civil. C’est la jurisprudence qui a tracé les contours de cette notion d’ouvrage, et ce concernant les travaux de façades d’immeuble. Afin, que soit admise une indemnisation couverte par les articles 1792 et suivants du Code civil, ces travaux doivent avoir vocation à assurer l’étanchéité de l’ouvrage. Par conséquent s’ils sont uniquement d’ordre esthétique c’est la responsabilité contractuelle du constructeur qui sera recherchée. Cette dernière impliquera la recherche la preuve de la faute. Ainsi, seul un problème d’étanchéité peut rendre impropre l’immeuble à sa destination.Avocats PICOVSCHI est un conseil compétent en droit immobilier et de la construction vous défend au cours de vos contentieux face aux malfaçons d’un constructeur lors des travaux de ravalement de façade.