Ecrit par : Audrey Ollivry, Juriste, Avocats Picovschi
Dans la vente en l’état futur d’achèvement, le paiement du prix intervient obligatoirement de façon progressive. L’article L. 261-12 du Code de la construction et de l’habitation pose le principe selon lequel le vendeur d’immeuble à construire ne peut en aucun cas accepter ou exiger le paiement du prix, des versements, ou des dépôts avant la signature du contrat et avant l’exigibilité de la créance. En effet, les versements sont strictement encadrés, ainsi toute perception irrégulière sera susceptible d’entrainer un contentieux. Avocats PICOVSCHI, expert en droit immobilier, est qualifié pour gérer vos litiges relatifs à la question du paiement du prix lorsque l’immeuble a été acheté en VEFA.
L’échelonnement du prix à payer
L’article 1601-3 du Code civil dispose que les paiements du prix ne peuvent être demandés qu’au fur et à mesure de l’avancement des travaux. Cet étalement est prévu par l’article R. 261-14 du Code de la construction et de l’habitation. Cet échelonnement est strict et correspond à :- 35% du prix à la réalisation des fondations,
- 70% à la mise hors d’eau,
- 95% à l’achèvement de l’immeuble
Le solde sera exigible lors de la livraison de l’immeuble à l’acheteur. Cependant, ces 5% pourront être consignés si des réserves sont émises sur la conformité de l’ouvrage par rapport à ce qui était prévu contractuellement. Le solde ne sera payé qu’une fois la levée des réserves effectuée.
En plus de ces exigences, les versements ne pourront être effectués que de deux façons.
Soit en trois paliers correspondant à l’échelonnement précédent soit périodiquement, par exemple mensuellement et ce, à la condition que le montant de ces derniers n’excède pas le plafond imposé par l’article R 261-14 du Code de la construction et de l’habitation.
Les perceptions irrégulières des paiements
Le principe de l’interdiction de versement avant la signature du contrat est une règle d’or. Ainsi toute personne exigeant ou acceptant le paiement de ces sommes de façon anticipée viole les dispositions du Code de la construction et de l’habitation. Elle est donc passible de sanctions, ces dernières pouvant aller jusqu’à deux ans d’emprisonnement et/ou une amende d’un montant de 9 000 euros. Les personnes concernées par ces sanctions pénales sont celles qui exigent ou reçoivent les paiements et aucunement celles qui les réalisent (c’est-à-dire l’acheteur).Il y a une limite à ce principe qui est fixée à l’article L. 261-17 Code de la construction et de l’habitation. Cette disposition précise que ne sont pas considérés comme des versements les dépôts effectués par l’acheteur, à la condition qu’ils soient réalisés sur un compte à son nom et qu’il puisse librement disposer des sommes versées. En plus de l’interdiction des paiements anticipés, il est important de préciser que le vendeur d’immeuble à construire ne peut en aucun cas exiger une somme supérieure au plafonnement imposé en fonction de l’avancement des travaux.
La jurisprudence interprète strictement cette notion de versement anticipé.
Ainsi, l’aide d’un avocat compétent en droit immobilier est indispensable pour apporter la preuve d’irrégularité dans les paiements et par là même mettre tout en œuvre pour que vous ne soyez pas lésés dans vos droits.
Le 20 mars 2013
Source : « Vente d’immeuble à construire » par Olivier TOURNAFOND
Memento pratique, (2010/2011) Urbanisme Construction, Ed : Francis Lefebvre